La terre est bleue comme une orange, qu'on se le dise

Publié le par Petronille

Aujourd'hui Pétronille poursuit ses investigations sur les mystères du 16e arrondissement, et s'interroge de manière exaltée sur la question qui la taraude depuis le début : mais pourquoi toutes les femmes du quartier sont orange ??? Au cours d'une journée normale, Pétronille se croit, au fur et à mesure que les heures avancent, propulsée dans un film d'horreur avec en fond sonore la musique stridente de Psychose, ting ! ting ! ting !

Ainsi, lorsqu'elle sort de chez elle et croise une voisine, laquelle ressent soudain une furieuse envie de regarder le plafond et ne dit pas bonjour, Pétronille se sent happée par le visage de la dame, d'un orange soutenu du plus bel effet, évoquant de manière assez réaliste la chair d'un melon.

Bon, Pétronille ne relève pas encore, après tout il est encore tôt et son cerveau est pour l'heure concentré sur des tâches plus importantes de type "attention à la marche", "attention à la crotte de chien", "attention à tes lacets", voire, les jours où le réveil fut plus difficile, "attention à tes lacets, tu vas glisser sur une crotte de chien et te vautrer sur la petite marche".

Puis Pétronille marche dans la rue, de son pas léger et gracieux, et comme à son habitude, musarde un peu en regardant les façades, les terrasses, les gens. Et là, nouveau choc (et nouveau ting ! ting ! ting !) : elle croise quatre adolescentes rieuses toutes de leggings vêtues, vacillantes sur leurs talons aiguilles, à la peau...je vous le donne en mille...orange ! Pétronille tourne la tête... ting ! ting ! ting ! ... une vieille dame orange promène son petit chien (au passage, celui-ci porte des bottes de pluie et un petit manteau, mais le cerveau pétronillesque focalise pour l'heure sur le teint de la dame). Pétronille se retourne brusquement pour regarder derrière elle... ting ! ting ! ting !...une jeune femme très chic siglée des pieds à la tête de grandes marques de créateurs marche d'un bon pas, affichant fièrement son visage...orange !

C'en est trop pour Pétronille. Dans le métro, toutes les femmes, hormis les touristes américaines (qui, pensant que ces crétins de parisiens ne parlent pas anglais, proclament haut et fort d'une voix nasillarde qu'elles meurent d'envie de pisser, charmant), sont orange. Les jeunes, les vieilles, les gamines brushinguées, c'est un complot. Ce n'est que lorsqu'on arrive vers les grands boulevards ou le Châtelet que la foule se mélange un peu plus, et que des créatures normales, brunes, noires,
blanches, roses... se mêlent aux êtres mystérieusement orange qui disparaissent pour se fondre dans la foule.

Alors, bien sûr, la question est de savoir d'où vient cet étrange coloris ?
Plusieurs hypothèses s'offrent à nous :
- il peut s'agir, tout d'abord, d'un fond de teint si cher que seules les riches peuvent s'en offrir. Notons toutefois que les riches, contrairement à d'autres qui s'en font un masque (je le sais, j'en connais), l'étalent alors particulièrement bien.
- ou encore, d'un recours poussé à l'autobronzant qui, quoi qu'en disent les top models dans les pubs en secouant leurs cheveux et étendant leurs longues jambes, a une fâcheuse tendance à virer à l'orange. Les dames du 16e voudraient donc, par respect pour autrui, afficher une bonne mine toute l'année, même au coeur de l'hiver.
- peut-être pouvons-nous y voir l'usage répété de rayons UV dans des cabines immaculées avec petite musique délassante de saxo en fond sonore (fermez les yeux, vous pourriez aussi bien être dans un ascenseur...ou un Starbuck Coffee, deux lieux réputés pour leur ambiance saxophonique crispante)
- à moins tout simplement que la gent féminine du 16e (rappelons qu'à de très rares exceptions près, ce mal étrange ne touche pas les êtres de sexe masculin), soucieuse de sa bonne santé, se nourrise exclusivement de carottes dont on sait qu'elles donnent une mine orangée. Toutefois, nous pouvons exclure cette dernière hypothèse car, comme vous le savez aussi bien que moi, lecteurs bien-aimés, les carottes, ça rend aimable...
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C
H2O2, Godnat est ma soeur donc la belle-soeur de Didier mais aussi sa cousine ! Ça vous aide ?Pétronille, restez pâlotte et polie, on vous aime comme ça. Pour les ours, je vous ai répondu ...
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H
" Ting! Ting! Ting! " Autant M. Goux et L' Irremplaçable me font l'effet d'un Norman Bates, autant l'apparition des Hera et Godnat complique un peu l' analyse.N'ayons l'air de rien, si ce n'est d'être auto-bronzé ! ; )
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P
<br /> Hé bien, je vois que le mystère des gens orange a intrigué mes lecteurs, et je vous remercie de vous être creusé la tête à votre tour.<br /> Quant à moi, j'ai beau passer du temps à me balader dans les rues du quartier, je reste désespérement pâlotte comme une endive, j'en conclus que j'ai échappé à la malédiction, ouf ! (et en plus je<br /> continue à dire bonjour...!)<br /> <br /> <br />
G
Un air de famille ! Bon, j'ai pas trouvé le 1er billet "orange"...
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C
Ma soeur (Godnat) je l'ai déjà dit dans le premier billet "orange" ! Comme quoi, on a bien les mêmes idées !
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G
Toutes les femmes de votre quartier manifestent pour le Tibet, voilà !
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