L'achat du maillot de bain, une épreuve des temps modernes

Publié le par Petronille

Aujourd'hui, Pétronille, qui n'a pas un doctorat pour rien, aborde un sujet à fort potentiel intellectuel, nécessitant de la part du lecteur un niveau culturel frisant l'excellence, à savoir (tadamm !) :

Acheter un maillot de bain

Oui, lecteur, je sais, tu restes bouche bée devant tant de contenu savant, et tu as raison de t'émerveiller, mais pas trop quand, même, hein, je suis modeste et les compliments me font rougir.

L'enjeu est de taille, lecteurs et lectrices, car Pétronille a prévu une semaine de vacances à la plage entre amis. Hé oui, pas de camping dans les pays nordiques cette année car il s'agit de faire des économies en vue de financer la fin des démarches administratives pour le Québec.
Et puis il y a beaucoup trop de choses à régler avant de s'envoler vers l'Amérique, et notamment :
        - régler les impôts en un seul versement (ô joie !)
       - trouver des amis gentils ravis de récupérer le ficus géant, le caoutchouc, l'avocatier (enfin, les trois feuilles perdues en haut de la tige), l'hibiscus et autres petites plantes charmantes et pourvues d'un nom (on se sent seule, quand on rédige une thèse, d'accord ?)
         - boire du bon vin pas trop cher (ce qui, semble-t-il, n'est pas chose aisée de l'autre côté de l'Atlantique)
 
Je sais bien ce que vous pensez : au lieu d'acheter un maillot de bain, il faudrait peut-être plutôt penser à investir dans les bottes fourrées et les manteaux en peau de castor. A quoi je vous réponds : oui, mais je ne peux décemment pas aller à la plage avec mon maillot actuel. Comprenez-moi bien, lecteurs : en Norvège, l'eau est trop glaciale pour se baigner. Et en Finlande, quand vous avez une maison au bord d'un lac pour vous toute seule, vous vous baignez toute nue (surtout après le sauna), c'est évident. Donc, quand votre seul maillot de bain valide est celui que vous aviez acheté dans un distributeur à la piscine il y a 7 ans, vous envisagez sérieusement d'investir dans un nouveau avant les vacances.

Donc, Pétronille est partie hier à l'assaut des rayons maillots de bain de la capitale, après être brillamment venue à bout de la 1e étape : le premier tri sur Internet.

Première constation : le tri sur Internet est relativement facile, puisque Pétronille a décidé de miser sur du noir, chic, sexy, et assez bien en accord avec sa carnation de type "endive". Or, presque tous les maillots proposés regorgent de jaune et de rose, de paillettes, de petits noeuds, de fleurs, de perles, de doré, d'argenté, de ceinturons, de bandes réfléchissantes (au cas où vous vous aimez à vous baigner la nuit à proximité d'une autoroute). Ce qui laisse finalement très peu de choix pour le noir sobre.

Deuxième constatation : le maillot hyper sexy repéré sur le net, sur une fille de 12 ans pourvue néanmoins d'une poitrine impressionnante et d'un bronzage à faire rêver toute habitante du 16e arrondissement, a tout à coup une autre allure sur Pétronille.
Les raisons sont simples :
1. Pétronille n'a plus 12 ans
2. Pétronille n'a pas une poitrine impressionnante
3. Pétronille n'est bronzée que par endroits, le ventre et les fesses étant des parties qu'en général elle expose peu dans les couloirs du métro et des bibliothèques.
4. Même les top models nourries aux pépins de pomme auraient envie de se jeter d'un pont si elles essayaient un maillot de bain dans une cabine d'essayage parisienne.

Et c'est la Troisième constatation : le créateur des cabines d'essayage de maillot de bain est un immonde salaud qui mérite le piloris. La faiblarde ampoule jaunâtre qui diffuse une lumière propre à donner de la cellulite à Kate Moss elle-même se reflète dans le beigeasse du rideau pour former un halo morbide autour de la cliente effarée qui n'avait pourtant rien demandé. Je soupçonne les magasins de sport de s'être alliés aux concepteurs de cabines, afin que les essayeuses de maillot se jettent hors de la boutique pour acheter compulsivement haltères, steppers et autres objets aux noms délicatement poétiques tels que le "Body Power" ou l'"Elastiband".

Mention spéciale à ce grand magasin parisien qui a collé ses cabines devant l'escalator, là où les gens ont une vue imprenable sur l'interstice du rideau où, comme par hasard, s'affichent gaillardement vos fesses. Ces "cabines" étant en réalité deux rideaux montés sur une tringle circulaire, et ces deux rideaux étant trops courts pour se rejoindre, il faut posséder une belle souplesse pour essayer le maillot tout en tenant les rideaux. Ainsi, il est recommandé de serrer fermement les deux rideaux de la main gauche (si l'on est droitière), tandis que la main droite tente de nouer les ficelles en tout genre, aidée des dents (pour le haut, ça va encore, mais pour le bas, gare au tour de reins).

Quatrième constatation : le maillot de bain ne doit pas être commandé via Internet car il se trouve qu'il ne taille pas comme la lingerie. Oui, je sais, j'entre dans des considérations techniques de haut vol, mais il faut bien que quelqu'un ait le courage de pousser un cri : Pétronille portant habituellement du 36 se retrouve avec un maillot taille 40. Donc la question que tout le monde est en train de se poser est : qui peut acheter les maillots taille 34 qui attendent tristement un acquéreur au fond du magasin ?

Voilà, lecteurs, un sujet qu'il vous faudra méditer, et qui alimentera avec succès, j'en suis sûre, vos conversations entre amis du week-end.
(Non, ne me remerciez pas).
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D
Dans les rayons "maillots de bains féminins" des grands magasins, on croisent deux catégories de personnes :1) beaucoup de femmes qui se livrent à des essayages, derrière les rideaux qui ne ferment pas ;2) quelques hommes qui se promènent négligemment alentour, la main enfoncée dans leur poche de pantalon trouée...
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C
Détrompez vous, il fait TRÈS chaud au mois de Juillet au Québec. Et très humide ! L'histoire ne dit pas si vous avez fini par trouver un maillot de bain noir !Pour vous faire rire : j'ai un maillot de bain hyper voyant, plus flashy, tu meurs ! Mais c'est pour être sûre que ma petite fille me repère immédiatement sur la plage. Ça, il n'y a pas de danger qu'elle me perde ! 
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