De la soupe, du camembert, une bergerie et des moustiques

Publié le par Petronille

Hé oui, honte à Pétronille, qui n’a pas écrit en temps voulu. A sa décharge, elle a retrouvé plein de travail en rentrant et c’est pas en racontant n’importe quoi sur ce blog qu’elle va se trouver un vrai poste l’année prochaine, hum… ?

Le voyage a commencé ainsi : 

- Tu dors ? (voix fatiguée du mâle qui conduit pendant que la femme pique un roupillon)

- Hum… quelle heure il est ?

-   4 heures du mat’

- ...

- T'aurais pas le plan pour trouver le camping, par hasard ?

- Ben non, tu devais l’imprimer, amour de ma vie (je n’ai pas vraiment dit ça, mais c’est toujours implicite quand je m’adresse à mon amoureux, hein, bien sûr)  

- Non, c’est toi

- ...

- ...!!!!!!

Hé oui, le week-end s’annonçait sous d’orageux auspices puisque nous nous sommes retrouvés, mon amoureux et moi, au milieu de nulle part, sans plan, épuisés. C’est là, au moment où j’hésitais entre pleurer un bon coup et aller faire pipi derrière un arbre (oui, on est bêtement trivial, à 4 heures du matin, je vous signale) que, surgi d’on ne sait où, un miracle sous la forme d’une blonde éméchée et solitaire, titubant sur ses talons au milieu des champs, nous indique en anglais ( ?) le chemin adéquat, à 9 bornes de là.

A partir de là, les marches dans la montagne n’ont été qu’une longue suite de «on est perdus » et autres « je crois qu’on aurait dû tourner avant », toutes ces sortes de phrases qui ont le don d’apaiser l’esprit quand on a les orteils en feu et douze kilos de sachets de soupe dans le dos (sans compter le camembert qui coule sur les chaussettes de rechange et parfume l’intérieur du sac). Pourtant, à chaque fois, une bonne étoile (celle qui s’en veut de tout ce qu’elle m’a fait subir pendant tous mes trajets en train, sûrement), nous a permis de nous en sortir : parfois une pancarte, parfois un grand-père assis sur un banc devant une bergerie en ruine ( ?).

Quelques nuits en refuge, seule femme au milieu d’hommes ronflants dont les chaussures de marche posées en cercle au pied de mon lit m’ont quelque peu donné envie d’aller renifler l’intérieur de mon sac camembertisé, histoire de changer d’air, sauf celles d’un monsieur très convenable qui a collé un bouquet de lavande à l’intérieur des siennes, le brave homme (je précise ici, mais tu t’en doutes déjà, lecteur, que je parle des chaussures des autres, car chacun sait que mon amoureux et moi avons des pieds délicats qui ne sentent que le savon).

C’est là que, négligeant toute autre forme de vie humaine, les moustiques m’ont assaillie, moi, faible Pétronille, planquée sous les draps, alors que tous les autres messieurs rougeauds dormaient quasi nus sur leurs lits. Tout cela, chers lecteurs, plus le plaisir de marcher parmi les fleurs sauvages, de sentir l'odeur de la pluie sur les rochers humides et dans les sous-bois moussus, d'être seuls au monde loin de tout, c'est la vraie vie.

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